Provocation me direz-vous ? Oui, bien sûr mais la légende à propos des femmes est si tenace que je n’ai pu résister à ce titre racoleur…
Le Père Jean-Joseph Lataste, dominicain, béatifié le 3 juin 2012, a déclaré après une retraite prêchée aux femmes de la prison de Cadillac sur Garonne (Gironde) « les plus grands pêcheurs ont en eux ce qui fait les plus grands saints ». Cette phrase n’est-elle pas une des raisons profondes de la mission auprès des personnes détenues en prison ?
Gandhi nous dit : « Ayez de la haine pour le péché et de l’amour pour le pécheur » Cette distinction parait évidente sur le papier mais c’est le grand défi lancé à toute personne qui se rend en prison. Comment arriver à ne pas réduire la personne à l’acte qu’il a pu commettre aussi horrible soit-il ?
L’écoute, le partage, la présence, le respect sont les moyens mis en oeuvre par les aumôniers (prêtres ou laïques) qui vont à la rencontre des détenus de la maison d’arrêt de Villeneuve les Maguelone. Une équipe de 7 personnes au service de ceux qui sont derrière les barreaux afin de leur témoigner qu’ils ne sont pas complètement abandonnés par « l’extérieur ». Dans un deuxième temps, une fois la confiance établie vient l’annonce de la bonne nouvelle du Christ présent au milieu d’eux…
Ces rencontres individuelles ou en groupe ont pour but de faire émerger en toute personne ce qu’il y a de bon en elle. Relever, essayer de découvrir ce qu’il peut y avoir de positif dans ces situations bien souvent dramatiques. Le monde carcéral est dur, violence physique et verbale, bruit incessant sont le quotidien de presque 700 hommes aux portes de Montpellier.
Oui les prisonniers ont une âme et même pour certains d’entre eux une belle vie spirituelle.
Je ne peux terminer cet éditorial sans remercier chaleureusement de la part des détenus de Villeneuve les Maguelone, tous ceux et celles qui ont participé au moment de Noël à la collecte de carte postales, timbres, bibles et chapelets. Sachez qu’ils ont été spécialement touchés que des personnes à l’extérieur pensent à eux et que ces dons ont égayé leur quotidien bien sombre.